La troisième Académie internationale de quatuor à cordes de McGill a connu hier soir une fin on ne peut plus brillante. Après une augmentation d’assistance notée de concert en concert, Pollack Hall, cette fois, était comble. De même, les interprétations offertes furent toutes du plus haut niveau. Venant au micro avant ce concert de clôture, le directeur général et artistique André Roy, maître d’oeuvre de l’événement de deux semaines, fut accueilli à grands cris comme quelque héros. M. Roy annonça une quatrième Académie pour l’été prochain, du 11 au 23 août, et remercia celle qui rend cette initiative possible, Constance Pathy. Assise discrètement au milieu de la salle, la riche mécène se leva et salua d’un geste l’auditoire. On sait que la générosité de Mme Pathy permet au public d’assister gratuitement à toutes les activités de l’Académie, concerts compris. Venu comme stagiaire et invité à donner le concert final, le Quatuor Amaryllis, d’Allemagne, a d’abord servi un Haydn — l’op. 74 no 3, dit Le Cavalier — dans une lecture qui en clarifiait intelligemment la structure : thèmes, développements, réexpositions.Un Schumann suivait : le premier des trois Quatuors op. 41. J’ai toujours trouvé les Quatuors de Schumann un peu faibles, pour ne pas dire ennuyeux – à côté des Beethoven, par exemple! — et cette interprétation ne m’a pas fait changer d’avis. En même temps, je reconnais l’immense mérite du Amaryllis, qui a fait chanter cette musique romantique avec toute l’intensité souhaitée. Après l’entracte, il s’adjoignait quatre musiciens ayant participé à l’Académie, pour un stimulant exercice d’ensemble : le célèbre Octuor pour cordes de Mendelssohn. Aux troisième et quatrième violons : Gerhard Schulz, membre de l’ex-Quatuor Alban-Berg (avec lequel l’Amaryllis a travaillé la musique de chambre à Cologne), et Simon Roturier, premier-violon du Quatuor Noga, de France (entendu en concert deux fois ces jours derniers). Au second alto : le vétéran Michael Tree, membre fondateur du Quatuor Guarneri et ancien professeur d’André Roy. Au second violoncelle : Paul Katz, membre fondateur du Quatuor Cleveland.Bien que d’origines et de générations diverses, et bien qu’ayant eu peu de temps pour répéter, ces huit musiciens maintinrent du commencement à la fin une bonne coordination et un beau sens musical. Du travail professionnel, un exemple pour les jeunes stagiaires qui les écoutaient.
Claude Gingras / La Presse
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